ALOYSIUS, un coach avisé

Houellebec ou Aloysius, lequel a pris la grosse tête ?

Avant d'inonder les éditeurs de votre prose, si géniale soit-elle, mieux vaut recueillir l'avis d'un coach d'auteurs. Aloysius CHABOSSOT est de ceux-là. Pendant vingt ans, ses romans ont essuyé, les uns après les autres, le refus des plus grandes maisons d'édition.

Laissons lui la parole...

" Les maisons d'édition font leur boulot. Les auteurs en herbe n'ont que peu le sens de l'autocritique mais personne ne les en blâme, le masochisme demeure une pratique minoritaire. J'ai écrit un premier manuscrit que j'ai envoyé à tout le monde et qui a été refusé par tout le monde ! Mais à sa relecture, force est de constater à quel point il était………nul !

J'ai écrit un second bouquin plus récemment. Mais j'ai été plus prudent ce coup ci ! Quelques maisons tests pour se rendre compte... Même châtiment ! Boum ! C'est assez drôle. J'ai même lu des annotations directement sur un des manuscrits retournés (ils font ça pour tout le monde je pense pour éviter de perdre du temps avec un courrier type) qui expliquait ce qu'ils me reprochaient. Grosso modo, ils aimaient l'histoire (ils ont tout lu ce coup ci, quel progrès !) mais considèrent que j'écris comme un pied (ils disent ça évidemment avec beaucoup de délicatesse) !

J’ajoute que je m’étais livré à l’époque à de savants calculs statistiques après avoir glané des infos sur les sites des éditeurs. 200 à 300 manuscrits sont reçus chaque mois par les éditeurs qui n'en publieront que 20 à 30 par an. Et une partie des nouveaux auteurs jouit de recommandations, c’est évident et ce n’est pas condamnable. Ce qui laisse, pour ceux qui ont du talent, peu de chances. Fort de ces savants calculs, je pense que seul un très bon livre peut passer au travers de l’envoi postal.

La principale difficulté d’un auteur est de ne pas être capable de se rendre compte de ses faiblesses. Il faut avoir sur soi un regard d’une grande dureté ou avoir le courage du subir une critique à boulets rouges d’amis proches et « littéraires » pour espérer publier. "