UNE ECOLE SANS COMPETITION
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UNE ECOLE SANS COMPETITION
Depuis longtemps, le philosophe et généticien Albert Jacquard rêve d'une école idéale où les élèves ne souffriraient pas de la compétition. Où le palmarès des notes disparaîtrait au profit de l'entraide. Où le sport serait pratiqué sans tenir compte du pointage. Cette école utopique, il croit l'avoir trouvée.
L'établissement scolaire s'appelle Neie Lycée. Situé au Luxembourg, il a été créé en 2005 par le Parlement. Tout le monde y travaille en équipe dans un univers sans examen, ni bulletin. Les étudiants de niveau secondaire apprennent à leur rythme, supervisés par des tuteurs qui ne s'occupent que d'une dizaine de jeunes à la fois. Leur évaluation est faite par autoévaluation et par un jury de professeurs qui se penchent sur leur portfolio, un registre de l'évolution de leur apprentissage. Les jeunes travaillent en coopération à des projets à thème. En dehors des matières de base, ils suivent des cours de cirque, de théâtre, d'art et même de jardinage.
Bref, des principes qui ne sont pas sans rappeler en partie la réforme scolaire au Québec, maintenant appelée renouveau pédagogique. Mais ces deux changements ne se sont pas faits sans heurt. Le nouveau bulletin sans notes en pourcentage avait fait sourciller beaucoup de parents de la Belle Province, notamment.
"Un des principes fondamentaux du lycée est de mettre l'élève en situation de coopération avec ses camarades de classe. Il n'y a plus de perdants. L'aidant y apprend autant que l'aidé. Un travail qui ouvre sur la discussion, sur l'échange d'idées et sur la convivialité est le plus souvent plus motivant qu'un travail solitaire", peut-on lire dans le site Web du Neie Lycée.
Pour Albert Jacquard, l'esprit de compétition, qui anime les jeunes comme les adultes, ronge notre société et la pousse à s'individualiser davantage. "Si cette attitude de compétition permanente se bornait au sport, ce ne serait qu'anecdotique; hélas, dès l'école primaire, elle est présentée comme une nécessité, elle serait seule conforme aux leçons de la nature. Un darwinisme simpliste est même utilisé pour la justifier : l'amélioration des espèces est présentée comme le résultat d'une implacable "lutte pour la vie" qu'il faudrait perpétuer. (...) Rien ne nous oblige à prolonger cette lutte au cours des événements qui sont la part spécifiquement humaine de notre vie : les échanges", écrit-il dans son plus récent essai, Mon utopie (Stock, 2006).
Mais l'utopie scolaire doit encore faire ses preuves. De leur propre aveu, les dirigeants du Neie Lycée ne se basent sur aucun modèle pédagogique, mais plutôt sur diverses expériences centrées sur l'enfant. De plus, il faudra attendre quelques années encore pour connaître la véritable valeur de cette "révolution"...
SOURCE: le quotidien Le Soleil de Québec du 29 octobre 2006
L'établissement scolaire s'appelle Neie Lycée. Situé au Luxembourg, il a été créé en 2005 par le Parlement. Tout le monde y travaille en équipe dans un univers sans examen, ni bulletin. Les étudiants de niveau secondaire apprennent à leur rythme, supervisés par des tuteurs qui ne s'occupent que d'une dizaine de jeunes à la fois. Leur évaluation est faite par autoévaluation et par un jury de professeurs qui se penchent sur leur portfolio, un registre de l'évolution de leur apprentissage. Les jeunes travaillent en coopération à des projets à thème. En dehors des matières de base, ils suivent des cours de cirque, de théâtre, d'art et même de jardinage.
Bref, des principes qui ne sont pas sans rappeler en partie la réforme scolaire au Québec, maintenant appelée renouveau pédagogique. Mais ces deux changements ne se sont pas faits sans heurt. Le nouveau bulletin sans notes en pourcentage avait fait sourciller beaucoup de parents de la Belle Province, notamment.
"Un des principes fondamentaux du lycée est de mettre l'élève en situation de coopération avec ses camarades de classe. Il n'y a plus de perdants. L'aidant y apprend autant que l'aidé. Un travail qui ouvre sur la discussion, sur l'échange d'idées et sur la convivialité est le plus souvent plus motivant qu'un travail solitaire", peut-on lire dans le site Web du Neie Lycée.
Pour Albert Jacquard, l'esprit de compétition, qui anime les jeunes comme les adultes, ronge notre société et la pousse à s'individualiser davantage. "Si cette attitude de compétition permanente se bornait au sport, ce ne serait qu'anecdotique; hélas, dès l'école primaire, elle est présentée comme une nécessité, elle serait seule conforme aux leçons de la nature. Un darwinisme simpliste est même utilisé pour la justifier : l'amélioration des espèces est présentée comme le résultat d'une implacable "lutte pour la vie" qu'il faudrait perpétuer. (...) Rien ne nous oblige à prolonger cette lutte au cours des événements qui sont la part spécifiquement humaine de notre vie : les échanges", écrit-il dans son plus récent essai, Mon utopie (Stock, 2006).
Mais l'utopie scolaire doit encore faire ses preuves. De leur propre aveu, les dirigeants du Neie Lycée ne se basent sur aucun modèle pédagogique, mais plutôt sur diverses expériences centrées sur l'enfant. De plus, il faudra attendre quelques années encore pour connaître la véritable valeur de cette "révolution"...
SOURCE: le quotidien Le Soleil de Québec du 29 octobre 2006
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