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METHODE POUR ECRIRE UN ROMAN POLICIER

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METHODE POUR ECRIRE UN ROMAN POLICIER Empty METHODE POUR ECRIRE UN ROMAN POLICIER

Message  Admin Sam 28 Oct - 11:10

"Pour écrire valablement, il faut des idées et du talent.
Mais il faut aussi être organisé, avoir un esprit clair et...de la mémoire.
La mienne n'est malheureusement qu'un vestige du passé.
Totalement autodidacte en matière d'écriture, j'ai été amené à construire ma propre méthode pour palier à cette lacune.

1/ L'écriture de base.
Les étapes que je franchis lors de l'écriture d'un polar, mon genre de prédilection, sont les suivantes :
- Définition des grandes lignes de l'histoire. En principe, elle tient sur une à trois pages. C'est une charpente sommaire qui s'apparente plutôt à une somme d'idées générales.
- Développement de cette histoire "en linéaire", c'est à dire en suivant la chronologie, sans souci de ménager des interrogations ou un quelconque suspense. Une telle rédaction peut comprendre plusieurs dizaines de pages.
- Puis, définition d'une structure du récit : quels sont les éléments dont le lecteur va avoir connaissance, à quel moment, quelles sont les questions que je voudrais qu'il se pose, et que vais-je essayer de lui faire croire.
- Première écriture structurée avec introduction de détails si possible signifiants, avec élaboration de fausses pistes crédibles, lesquelles sont souvent la reprise d'évènements que j'avais envisagé, puis abandonnés, et que je transforme en leurres pour le lecteur.
- En un point de ce processus, quand je l'estime nécessaire (je n'ai pas de règles), je me concentre sur la chronologie, essentielle dans un polar encore plus qu'ailleurs.
- J'attribue à chacun évènement, si court et si insignifiant soit-il, une date, une heure et une durée. Généralement, un roman comporte entre 60 et 120 évènements ainsi balisés. Je les reporte dans un tableur dans l'ordre de leur apparition.
- Je fais ensuite un tri informatique pour qu'ils soient classés par ordre chronologique.
- Je vérifie alors que j'ai laissé à chacun d'eux un temps suffisant pour qu'il se réalise, et qu'il n'y ait pas de chevauchement, voire d'anachronisme colossal.
- Quand je suis revenu de mes surprises (par exemple obtenir les résultats d'une autopsie avant qu'elle n'ait eu lieu !), je corrige les erreurs. Cela peut m'amener à adapter ou même réécrire en partie un ou plusieurs chapitres.
Il n'est pas rare que ce soit tellement embrouillé que je décide de repartir à zéro en créant un nouveau texte qui peut avoir une structure différente.

Comme dans un diaporama, je replace les blocs d'information (paragraphes et souvent chapitres) à la place que je trouve la plus appropriée (merci au copier coller), et je reprends plus ou moins profondément mon texte de bout en bout en n'oubliant pas de mettre mes fichiers, personnages et chronologie - j'y viens ! -, à jour au fur et à mesure (merci au multi fenêtrage).
Parfois aussi, à ce stade, je l'abandonne.
Au cours de ce processus, mes « héros » prennent forme.
Il serait préférable que je les définisse AVANT de commencer mon récit - malheureusement, j'en suis en général incapable ! Je n'y parviens que lorsqu'un personnage réel s'impose à moi comme modèle. Le résultat est bien meilleur.

Et bien entendu... j'ouvre un fichier où je note les caractéristiques de chaque personnage.
J'y retrouve pour chacun d'eux son âge, sa physionomie, son caractère, sa situation de famille, sa couleur de cheveux, son type d'habillement, ses tics, ses passe temps, et autres détails de ce genre.
Je traite les lieux d'une façon similaire.

Dans certains romans, la topographie a tellement d'importance, qu'elle a droit à sa base de données. Si elle joue un rôle dans le déroulement de l'action, je choisis assez tôt, parfois DES LE DEPART, un lieu existant, et en cours de récit, je cite des noms de villes ou villages, et parle prudemment des paysages en espérant que le lecteur croira que je suis réellement familier des lieux.
Je me réfère à des cartes détaillées, et fais parfois appel à des habitués du site. Il m'est arrivé par exemple de téléphoner au gérant d'une station-service autoroutière pour l'interroger sur la disposition des pompes, des voies de circulation, des bâtiments et des procédures de contrôle d'accès.

2/ La finition du texte.

Quand tout cela est à peu près satisfaisant, j'en arrive ce que j'appelle la mise en forme.
Cela inclut :
- Une chasse aux verbes faibles (avoir, faire, dire, etc.) que je confesse n'avoir pas poussé bien loin dans le présent texte. Je fais souvent appel au dictionnaire des synonymes.
- Une chasse aux répétitions. Certaines sont volontaires et j'essaie de juger de leur effet.
- Un contrôle de la cohérence de chaque action : elle doit avoir une raison d'être logique, aboutir à une situation claire, avoir des conséquences plausibles. Je rappelle que mon lecteur doit pouvoir s'identifier aux protagonistes du roman et que j'élimine pour ce faire tout comportement irrationnel ou trop incohérent.
- Une chasse aux locutions vides de sens qui me viennent trop souvent de façon naturelle, comme : "en fait...", "pour tout dire...", "en principe", etc.
- Une chasse aux tics d'écriture. Pour moi, ce sont des tournures linguistiques ou des mini structures de récit qui me plaisent bien, mais dont j'ai tendance à abuser.
- Un contrôle de l'usage cohérent des temps, en privilégiant le présent autant que je peux.
Plusieurs balayages complets de mon texte sont souvent nécessaires avant que je ne l'imprime.

Ensuite... ?
Ensuite, je le confie à des lecteurs qui n'hésiteront pas à me soumettre critiques et suggestions.
Je suis attentif aux unes comme aux autres, j'en prends, j'en laisse, et en général, je revois tout mon travail en regrettant de leur avoir soumis un texte aussi peu élaboré.
Surtout si mon "juge" est un éditeur. J'essaie de ne pas les contacter trop tôt, c'est important.
Je lutte contre mon impatience, mais c'est souvent elle qui gagne.


- Pour noter mes idées sans casser mon rythme :

Quand il me vient une idée en cours de rédaction, je ne m'arrête jamais pour l'exploiter. D'expérience, je sais que cela coupe totalement mon élan.
Je la note sur mon ordinateur, au moment où elle me vient, à l'endroit où je me suis arrêté.
Je l'encadre avec un fond de couleur, pour qu'elle soit facilement repérable, et je la balise avec le mot "idée", et un ou deux termes qui rappellent son contenu.
Cela me permet d'être sûr de la retrouver facilement et de la sortir momentanément de mon esprit.
Je continue ma frappe, au-dessus de ce cadre coloré, de sorte qu'il me précède tout au long de ma progression.
S'il me vient une autre idée, je la note dans le même cadre à la suite de l'autre, avec une balise appropriée.
Si je rencontre un endroit du texte où il serait bon de développer une des idées notées dans mon cadre accompagnateur, je le balise également selon un principe similaire. J'évite de le modifier immédiatement, toujours pour ne pas interrompre mon élan, mais aussi parce que le même sujet peut trouver sa place à un autre endroit, et il peut y avoir été fait allusion sans que je m'en souvienne... Toujours mon souci de traiter chaque étape le plus à fond possible en une fois.

Quand j'arrive au mot "FIN", je dispose donc d'un cadre à l'intérieur duquel sont notées toutes les idées qui me sont venues et que je vais pouvoir mettre en forme au bon endroit.
Quand je commence une nouvelle relecture/correction, je me fais accompagner de ce réservoir d'idées et j'efface les notes qu'il contient au fur et à mesure que leur sujet a été traité.
Il existe de nombreuses variantes à ce principe, comme par exemple, avant de commencer ma relecture, placer aux bons endroits des pavés contenant chacun une des idées à traiter.

Voilà ce qu'est en gros ma méthode.
Elle m'est propre, correspond avant tout à ma tournure d'esprit, mais qui sait, certaines de ces idées seront peut-être profitables à d'autres... "

Jerome Juillet, retraité et écrivain autodidacte
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