UN MEURTRE AU SALON DU LIVRE...

-Martine DELERME, comment vous est venue l’idée d’écrire pour la jeunesse ?

J’ai toujours été passionnée par le livre de jeunesse et ce, évidemment depuis mon plus jeune âge ! Toute petite je passais des journées à recopier les dessins de mes albums (je n’allais pas à la maternelle…) Puis, vers douze, treize ans j’ai écrit mon premier livre « policier » pour des petits copains plus jeunes que moi. Tous les soirs, je leur lisais ce que j’avais écrit dans la journée. Bien sûr, ils étaient les héros. J’ai gardé ce texte La cabane des trois chenapans.

- Comment écrivez-vous : où / quand ? plutôt du genre fastidieux ou très rapide – retravaillez-vous beaucoup vos textes… ?

J’écris n’importe où, dans la solitude ou la foule. Entre les deux, non ! Et je dessine, pour mes albums jeunesse illustrés, dans mon minuscule bureau d’où je vois le jardin. Les livres mûrissent lentement, j’y pense beaucoup. Après, j’écris très vite. J’aime bien m’immerger dans mon récit.

- Comment faites-vous votre trame : écrivez-vous selon un plan préétabli (une sorte de grille) ou l’écriture vous entraîne-t-elle parfois vers des voies différentes ?

J’établis un plan très précis pour l’action ; à quel moment dois-je glisser un indice, un contre-indice ?

- Pensez-vous à votre public quand vous écrivez / quelle place le lecteur occupe-t-il dans l’écriture de vos romans ?

Etre professeur de Lettres en collège permet de très bien connaître les réactions d’un jeune public, presque de l’intérieur. J’ai commencé à écrire mes romans policiers pour mes élèves, comme j’ai écrit une vingtaine de pièces de théâtre pour eux… Finalement, j’avais déjà procédé ainsi vers douze ans avec La cabane des trois chenapans !

- Pouvez-vous définir votre écriture / votre style ?

J’écris à la première personne afin que le lecteur, la lectrice soit à la place de l’héroïne (du héros) pour que ce soit « intériorisé » et donc plus palpitant. J’écris pour créer un climat, une atmosphère. J’ai horreur des écritures factuelles comme celles d’Harry Potter, de Da Vinci Code et compagnie. Je refuse de tomber dans cette facilité de la page de dialogues, suivie de trois lignes d’action, suivies d’une page de dialogues and so on… !!
J’écris dans une langue facile à lire, mais soutenue. J’emploie même le style indirect libre ! Et chose curieuse, les jeunes lecteurs entrent très facilement dans mes livres.

- D’où vous vient cette passion pour les polars / quelles sont vos références en la matière ?

Tout vient de l’enfance pour moi et des livres que je lisais : entre autres la série des Puck (Puck écolière, Puck détective…). J’y prenais un grand plaisir et j’espère redonner ce plaisir aux enfants d’aujourd’hui.

- Ressemblez-vous à vos héroïnes qui mènent l’enquête ?

Oui, je leur ressemble… elles sont souvent un peu solitaires, sans mère, avec un regard lucide et parfois un peu ironique sur le monde…

- Le prochain polar est-il en cours / où se passera-t-il ?

Oui, il est en cours, il mûrit lentement… Je ne veux rien en dire encore, mais bien sûr il sera au cœur de la vie quotidienne, et l’héroïne (peut-être fille de parents divorcés) n’aura pas de baguette magique ni de copains sorciers, juste quelques angoisses en plein Paris…

Son titre ?

Meurtre au Salon du livre...aux Editions MAGNARD

Son intrigue ?

Elsa a été engagée pour travailler au stand des éditions Garnassier du Salon du livre de Paris. Passionnée de lecture, principalement de romans policiers, elle est ravie par cette opportunité bien qu'elle ait à subir la mauvaise humeur de son éditeur Gérard Lefloch qui suit un régime amaigrissant au thé vert depuis des mois. Mais l'effervescence et l'émerveillement font bientôt place au drame lorsque ce dernier est terrassé par un empoisonnement. La jeune fille récapitule avec son amie les événements qui ont précédé le meurtre afin d'identifier le tueur.


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(merci aux editions MAGNARD pour cette interview)