A PROPOS DU PLAISIR D'ECRIRE...
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A PROPOS DU PLAISIR D'ECRIRE...
" Écrire, plaisir d'écrire, de tenir un stylo à la main, de le faire passer sur le papier, d'avancer, de noircir la feuille - plaisir physique de l'écriture. Aujourd'hui, avec le clavier de l'ordinateur, j'ai l'air désuet à vanter le plaisir de tenir un stylo à bille à la main et de faire provenir la trace de l'écriture directement du prolongement de mes doigts. J'ai une écriture illisible, surtout quand j'écris vite, quand j'essaie de capter, de retenir, de noter la pensée qui flotte, les mots qui se bousculent pour sortir, le plein d'idées que je veux débroussailler pour en faire un texte, pour insérer ligne par ligne des éclairs diffus d'écriture. Il n'en reste pas moins que j'aime l'acte même d'écrire, d'immobiliser par écrit les textes que je découvre en moi, les paroles que j'invente, les idées que je cherche à retenir. Il y a dans l'écriture un plaisir physique de l'invention, de la rétention de la pensée, étonnement du passage du blanc au noir, du vide au plein, d'un vide qu'ébranlent des signes de plein.
(...)
Écrire un livre, avoir envie d'écrire un livre, de fabriquer un ouvrage, de faire une œuvre. S'installer à sa table pour écrire, pour se parler à soi-même, pour mettre sa pensée au net, pour rendre ses comptes à soi-même, et aussi pour le plaisir de communiquer, pour se faire connaître, pour être reconnu. Écrire quand on a quelque chose à dire, écrire quand on n'a rien à dire, écrire juste pour le plaisir d'écrire, écrire parce que l'écriture est signe qu'on vit encore, que tout n'est pas terminé, qu'on n'est pas encore en simple attente de la mort, en état de pré-mort. Écrire pour le plaisir, pour la reconnaissance, pour la gloire, pour communiquer, pour faire savoir, et pour d'autres raisons encore - tout cela du domaine du rêve, du désir, de l'espoir. Puis il y a toujours ce doute, cette question qui irrite: pour qui tous ces livres, qui va les lire, qui veut les lire, et pour qui ce livre-ci? "
Jacques Schlanger
Nouvelle Solitude
Éditions Métailié /poche, essais, 2006
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Écrire un livre, avoir envie d'écrire un livre, de fabriquer un ouvrage, de faire une œuvre. S'installer à sa table pour écrire, pour se parler à soi-même, pour mettre sa pensée au net, pour rendre ses comptes à soi-même, et aussi pour le plaisir de communiquer, pour se faire connaître, pour être reconnu. Écrire quand on a quelque chose à dire, écrire quand on n'a rien à dire, écrire juste pour le plaisir d'écrire, écrire parce que l'écriture est signe qu'on vit encore, que tout n'est pas terminé, qu'on n'est pas encore en simple attente de la mort, en état de pré-mort. Écrire pour le plaisir, pour la reconnaissance, pour la gloire, pour communiquer, pour faire savoir, et pour d'autres raisons encore - tout cela du domaine du rêve, du désir, de l'espoir. Puis il y a toujours ce doute, cette question qui irrite: pour qui tous ces livres, qui va les lire, qui veut les lire, et pour qui ce livre-ci? "
Jacques Schlanger
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