"J'ARRETE DE FAIRE DES LIVRES POUR ENFANTS"...

 " Pour écrire pour un enfant, il faut être enfant. Et j’ai passé l’âge.

   Ma décision est prise : j’arrête de faire des livres pour enfants.
 
   Et puis d’abord j’en ai jamais fait ! alors ça change pas.

  A force d’intervenir dans des débats sur la littérature jeunesse, à force de me

   justifier sur mes thèmes « difficiles » pour des enfants, à force … STOP !



J’écris des histoires pour qui veut bien les lire, un point c’est tout.

Finies les tranches d’âge à définir (0-3 ans, 5-7 ans… )

pour moi ce sera 0-100, sinon rien.

Au fond de ma pensée, je crois que personne n’écrit pour des enfants.

Certains essayent de se mettre à leur niveau (du moins ce qu’ils croient être à leur

niveau) et ils écrivent des niaiseries infantiles, d’autres cherchent à les éduquer, à

leur passer un message (c’est pas bien d’être raciste, il ne faut pas jeter les

poubelles dans la mer, il faut ranger sa chambre), alors, ils écrivent des livres

d’instruction civique à l’usage des écoliers. Les autres, comme un Rascal,

comme une Nadine Brun Cosme, pour ne citer qu'eux, écrivent des livres qui me

touchent autant qu'ils peuvent toucher un enfant.
  

Désormais (comme je l’ai toujours fait sans l’avouer) :

Je vais écrire parce que j’aime ça.

Je vais dessiner, parce que j’aime ça.

Et je vais faire des livres parce que j’aime ça.


Des livres pour TOUS ... au rayon jeunesse ! "

   THIERRY DEDIEU


http://thierrydedieu.blogspot.com/

Eh bien, c'est une démarche (un pari) comme une autre, mais je ne pense pas du tout que les enfants puissent être touchés par les mêmes choses que les adultes, c'est même une évidence, il suffit de les observer et de discuter avec eux... C'est une question de vécu, de maturité à tous niveaux.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas leur proposer des choses intéressantes, mais la solution est peut-être plutôt de l'autre côté : il faut proposer aux enfants des trucs qui conviennent à leur âge, sans oublier leurs parents !

Effectivement le pari est risqué...mais pas complétement fou, car d'une part ce sont souvent les parents qui choisissent les livres de leurs enfants, d'autre part ces derniers commencent à en avoir marre qu'on leur parle comme à des bébés.

Trop de bouquins rédigés par des instits ou des moralisateurs essayent d'imposer des idées à la mode: anti pollution, anti racisme, divorce, sida, etc. Les enfants en sont saturés. Les ados par exemple préfèrent lire des livres pour adultes plutôt que les niaiseries destinées à leur age.

Admin a écrit:Les ados par exemple préfèrent lire des livres pour adultes plutôt que les niaiseries destinées à leur age.

... et on voit le résultat... no comment.
Ne faisons pas avec les enfants (inclus : les ados) comme s'ils étaient capables d'absorber de la littérature "plus grande que leur âge". La maturation de l'esprit est sans doute plus compliquée que celle du corps, et il convient d'être prudent - surtout à l'adolescence, je dirais !
Leur faire lire des histoires légères (bah oui, la lecture, c'est aussi un loisir récréatif), ou pédagogiques... etc. ne veut pas forcément dire leur mettre entre les mains des niaiseries inutiles ou redondante par rapport à ce qu'ils entendent à l'école. L'humour, le souffle épique, et bien d'autres outils sont aussi là pour leur faire passer des messages de bon sens ou des émotions adaptées à leur âge.

Pour ne parler que des ados, je comprends parfaitement qu'ils préfèrent lire Boris VIAN même s'il n'est pas étiqueté "tranche d'age ados". Ces tranches d'age sont complètement arbitraires et sortent de cerveaux sclérosés d'éditeurs entourés d'auteurs formatés par l'Educastration Nationale... La lecture doit être aussi une évasion en dehors de tout "programme" scolaire ! Trop d'enfants ne lisent que les bouquins imposés par leurs profs de français. Où est le plaisir de la découverte ?